MUSIQUES DE TUNISIE

Ali Louati voit le jour et grandit dans les faubourgs de Tunis, un cadre qui nourrira plus tard son imaginaire, en particulier dans ses œuvres de fiction inspirées de la médina. Après des études secondaires au Collège Sadiki, il poursuit un cursus en droit à la faculté des sciences économiques et politiques de Tunis, où il obtient sa licence en droit privé en 1973. Engagé dans le mouvement de renouveau artistique et littéraire des années 1960-1970, il écrit pour le théâtre, compose des poèmes et réalise des traductions d’auteurs tels qu’Edgar Allan Poe ou Guillaume Apollinaire. En 1974, sur recommandation du peintre Zoubeir Turki, il est nommé à la tête du service des arts plastiques par Mahmoud Messadi, alors ministre de la Culture.

Ali Louati est aussi historien et critique d’art. Actif pendant près de trois décennies dans le paysage artistique tunisien et international, il contribue à de nombreuses expositions en tant qu’animateur et commissaire. Son engagement s’accompagne d’une réflexion approfondie sur la genèse et le développement des arts plastiques en Tunisie, qu’il consigne à travers un ensemble d’écrits théoriques — allant d’ouvrages généraux à des monographies, en passant par des textes de présentation pour des catalogues d’exposition.

Parmi ses publications les plus marquantes figure L’Aventure de l’art moderne en Tunisie, édité en 1999 chez Simpact, une référence essentielle retraçant l’histoire de l’art moderne tunisien du XIXe au XXe siècle. Il signe également de nombreuses monographies dédiées à des artistes tunisiens et arabes, tels que Mounir Al-Shaarani, Ahmed Hajeri, Aly Ben Salem ou encore Hédi Selmi.

Il a été sollicité à plusieurs reprises pour siéger dans des jurys de prestigieuses biennales internationales : la 6e Biennale du Caire en 1995, la Biennale de Charjah en 1997, la Biennale d’art africain de Dakar en 1998, ainsi que la Biennale internationale de la calligraphie arabe de Charjah en 2004.

En 1979, il traduit en arabe, avec une introduction critique, les travaux d’Alexandre Papadopoulo sur l’esthétique de l’art musulman, publiés sous le titre Esthétique de la peinture musulmane. Il poursuivra ensuite ses recherches sur l’art islamique à travers de nombreuses contributions à des encyclopédies et ouvrages collectifs.